Le programme des marchés pour la semaine prochaine sera dominé par les résultats d'entreprises, la politique et les banques centrales, sous une forme ou une autre.
La Banque centrale européenne (BCE) tient sa réunion de politique générale avant la période des vacances d'été, la banque centrale turque se réunit dans un contexte d'incertitude politique et des élections ont lieu au Japon. Par ailleurs, la pression constante du président américain Donald Trump sur le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) reste à surveiller.
Tour d'horizon des perspectives de marché dans les jours à venir :
1/ UN JEU À GRANDS ENJEUX
Au Japon, les élections de dimanche à la Chambre haute sont très attendues et pourraient, au moins à court ou moyen terme, déterminer la trajectoire budgétaire et politique de l'un des pays les plus endettés du monde.
Les sondages suggèrent que la coalition au pouvoir perdra probablement sa majorité, et que le Premier ministre Shigeru Ishiba, adepte de la rigueur budgétaire, pourrait démissionner.
Les rendements des obligations d'État japonaises à plus long terme ont atteint de nouveaux sommets alors que les inquiétudes concernant la détérioration des perspectives budgétaires augmentent à la suite des promesses de réduction d'impôts et de largesses fiscales faites par les partis d’opposition.
Leur préférence pour le maintien de taux d'intérêt bas complique également les projets de normalisation de la politique monétaire de la Banque du Japon.
Bien que l'on s'attende à ce que les négociations commerciales entre Tokyo et Washington progressent une fois l'élection passée, le temps presse, car au 1er août, le Japon devra faire face de droits de douane de 25%.
2/ PAUSE
La BCE devrait faire une pause jeudi, après huit baisses de taux consécutives qui ont réduit de moitié son taux directeur à 2%.
Des droits de douane américains de 30% menacent la zone euro, mais il y a peu de certitudes quant à l'ampleur des restrictions commerciales qui finiront par prévaloir, de sorte que la BCE n'a pas de raison de changer son cap pour l'instant.
Les décideurs politiques hésiteront à donner l'impression qu'ils réagissent à une menace, mais ils devront réévaluer leur scénario le plus pessimiste du mois de juin, qui prévoyait un niveau de droits de douane moins élevé.
En outre, l'accent n'est pas mis sur la décision de jeudi, mais sur la suite des événements.
Compte tenu de l'ampleur de l'incertitude, les investisseurs ne sont pas sûrs d'eux. Ils tablent sur une nouvelle baisse des taux d'ici à la fin de l'année, mais le calendrier n'est pas fixé, une décision en septembre étant considérée comme un jeu de pile ou face. 0#EURIRPR
3/ LES RÉSULTATS EN LIGNE DE MIRE
La saison des résultats des entreprises américaines continue et passe à la vitesse supérieure, avec les poids lourds des marchés Alphabet GOOGL.O et Tesla TSLA.O en première ligne.
Les résultats du deuxième trimestre ont déjà commencé, les grandes banques se montrant optimistes quant aux perspectives des activités des banques d'investissement pour le reste de l'année, après le rebond des transactions.
Plus d'un cinquième des entreprises du S&P 500 devraient publier leurs résultats au cours de la semaine à venir. Alphabet, la société mère de Google, et Tesla sont les premières des "Sept Magnifiques" à publier leurs résultats au cours de cette période. Coca-Cola KO.N , IBM IBM.N et Philip Morris International PM.N publieront aussi leurs comptes financiers.
Les résultats des entreprises du S&P 500 devraient avoir augmenté de 6,5% au cours du trimestre par rapport à la même période de l'année précédente, selon les données LSEG IBES de mercredi.
4/ LES SERVICES EN QUESTION
Les enquêtes de juillet sur l'activité des entreprises à travers le monde pourraient refléter certains changements immédiats de tendance dans les services et l'industrie manufacturière en réponse à la nouvelle date limite du 1er août fixée par Donald Trump pour les droits de douane.
L'année dernière, l'activité manufacturière mondiale a eu du mal à rester en territoire expansionniste. Sur les 34 plus grandes économies mondiales, 22 connaissent un ralentissement de l'activité, laissant au secteur des services le rôle le plus important.
Cette tendance témoigne de la tension que l'incertitude liée à la politique américaine fait peser sur tous les secteurs d'activité. En juin, l'activité des services aux États-Unis, dans la zone euro, en Chine et en Allemagne était plus lente qu'en décembre et bien inférieure à celle de juin dernier.
Parmi les pays riches, seuls le Japon et la Grande-Bretagne ont connu une amélioration de l'activité du secteur des services en glissement annuel le mois dernier, et même cette amélioration était modeste au mieux.
5/ RETOUR VERS LE FUTUR
La banque centrale turque devrait reprendre ses baisses de taux jeudi, après que les turbulences des marchés, induites par une répression sans précédent contre le Parti républicain du peuple (CHP), ont assombri les perspectives de la politique monétaire.
La détention en mars du maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, considéré comme le rival le plus redoutable du président Recep Tayyip Erdogan, a bouleversé les marchés, fait chuter la lire à un niveau record, entraîné la suspension des transactions boursières et incité la banque centrale à relever son taux à 46%, interrompant ainsi un cycle d'assouplissement qui n'avait commencé qu'en décembre.
Selon un sondage Reuters, la banque centrale s'attend à une réduction de 250 points de base, certains prévoyant même 350 points de base. Mais l'incertitude règne quant à la vitesse et à l'ampleur de l'assouplissement, les marchés étant tendus dans un contexte où la répression de l'opposition s'est récemment accélérée.
Les banques centrales de Hongrie et de Russie tiendront également des réunions sur les taux au cours de la semaine à venir.
(Rédigé par Rae Wee à Singapore, Lewis Krauskopf à New York et Amanda Cooper, Yoruk Bahceli et Karin Strohecker à Londres ; infographie Sumanta Sen, compiléé par Dhara Ranasinghe, Mara Vîlcu pour la version française, édité par Kate Entringer)
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